Le bord des champs où l'esteuble se hérisse après les moissons guide nos pas
de promeneurs rêvassant le long du chemin herbeux.
Entre la terre cultivée et la ligne errante de son tracé cahoteux,
le sentier terreux, marqué d'ornières profondes, se perd à l'horizon parmi les
variétés d'herbes et le plantain que l'on piétine allègrement.
Voilà l'été en plein
Chaud, lumineux, l'air empli de poussière
colorant la terre de brun et du blond de la paille, et d'azur le ciel presque blanc.
La chaleur sur nos peaux et les senteurs moites du sol déchaumé nous pénètrent,
leurs arômes se mêlent à nos sens qui succombent à l'amour
vers un rut animal brusque et désordonné,
au détour d'une croix de chemin, au bord du layon dans le bois isolé.
À l'ombre d'un vieux chêne marqué d'un cœur et de deux noms enlacés.
Voilà l'été en plein
Les herbes qui poussent là obstinément ont la verdeur poussiéreuse de leur
résistance sauvage, elles servent de refuge aux insectes qui fuient le soleil et le
pas prédateur.
Après qu'elles sont foulées, les brindilles et les feuilles se redressent lentement
sans un bruissement ni plus de souvenir de notre errance le long du chemin de
campagne, pendant un long après-midi d'estive où la culture est suspendue.