On est tous cousins, ma parole,
pour une ancestrale cellule commune, la seule, à tout le vivant !

Même avec les arbres. Cousins.
Oui, mais méfiance quand même,
s'il te laisse monter à bord la prudence est de mise,
cousins, pas forcément copains.
Le bois est dur et l'écorce rugueuse.
Elle te réserve de belles écorchures en souvenir
et d'un arbre la chute peut être douloureuse.

Qu'importe, grimper dans l'arbre reste une expérience de jeunesse insouciante
et s'asseoir à califourchon sur une haute branche de charpente, entre ciel et terre, avec
les oiseaux qui déroulent leur chant mélodieux est un moment privilégié pour laisser le
temps s'écouler sans mesure et sans importance.

En s'allongeant sur la branche et en fermant les yeux on voudrait communier avec
l'arbre, croire qu'il nous comprend s'il nous accueille sous son ramage,
cela peut peut-être arriver.

Penser en plus que les arbres puissent se parler, même tout bas, quand les choses de
l'ombre vivent, relèverait de l'imaginaire poétique,
ou d'une imposture écologique et scientifique actuelle.

Moi je préfère, comme Giono, rêver de planter des milliers d'arbres ou, à défaut, en
dessiner souvent qui parlent du 'regain' d'après guerres, de la vie, de cette histoire sans
fin, à compléter, à recommencer petit à petit.